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 L'origine de l'Homme, sa nature, son essence
 

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5 mars 2007 1 05 /03 /mars /2007 13:19

Extrait d'Histoires d'Hommes, France Info, Lundi 17 Avril 2006
M.O. Montchicourt et Y. Coppens

Marie-Odile Monchicourt : Lundi dernier, vous m’avez fait saliver, Yves Coppens, parce que vous nous avez parlé d’un colloque qui s’est déroulé au mois de mars dernier et qui était consacré à l’étude de la santé dentaire et à cette occasion, on a vu que paléo/anthropologues et dentistes avaient beaucoup de choses à se dire. Mais je suis restée un peu frustrée parce que vous ne nous avez pas dit à quel point la dent joue un rôle primordial dans votre discipline.


Yves Coppens : C’est vrai et c’est dû au fait évidemment que les dents n’ont pas besoin de se minéraliser et du même coup lorsqu’on travaille sur un site paléontologique qui contient à la fois des restes osseux et dentaires, le nombre de dents conservées est considérable. Il y a d’abord la forme de la dent, l’anatomie de la dent qui est importante, l’anatomie des racines, le nombre des racines, l’anatomie de la couronne et puis la surface de cette couronne, tout ceci est une information sur l’environnement, sur le genre de vie, sur le comportement, sur aussi l’aspect social. Alors ensuite, on étudie grâce d’ailleurs aux techniques développées par les dentistes, la surface et quand on fait des moulages extrêmement fins de cette surface et qu’on regarde ça par exemple à la microscopie électronique, on voit des stries qui sont orientées d’une certaine façon lorsque le personnage mange surtout des végétaux et d’une autre façon lorsque le personnage mange essentiellement de la viande.

En allant un petit peu plus loin, on peut faire de l’histologie, alors l’histologie, c’est l’étude des tissus et quand on fait des coupes dans les dents, cette histologie révèle des stries qui sont des stries de croissance et sont une information sur la continuité ou la discontinuité dans la croissance.

Enfin, en allant plus loin, on peut faire une analyse si fine que l’on arrive au niveau moléculaire et on peut étudier à ce moment-là certains carbones ou certains azotes et la présence d’un certain nombre d’isotopes du carbone ou d’isotopes de l’azote donne aussi des informations sur l’alimentation. On a su, par exemple, que l’homme de Neandertal d’il y a 50 000 ans quand même adorait la viande et quand il avait le choix, préférait les steaks de renne aux steaks de bison. C’est quand même assez loin…

M-O.M. C’est pas mal, oui.

Y.C. d’arriver jusqu’au menu et à la préférence gastronomique presque de l’homme de Neandertal.

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