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 L'origine de l'Homme, sa nature, son essence
 

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20 août 2007 1 20 /08 /août /2007 16:15
La revue britannique Antiquity a publié dans son numéro de décembre 2003 un article intitulé "A Neanderthal face ?" ("Un visage néandertalien ?"), où Michel Lorblanchet et Jean-Claude Marquet font état de la décou­verte d'un objet composite à l'aspect parti­culier.

Dénommé masque, l'objet en ques­tion a été trouvé sur le site moustérien de la Roche-Cotard à Langeais (Indre-et-Loire). Selon les auteurs, il s'agirait d'un témoin de l'art des Néandertaliens prenant place dans le contexte mondial des prémices de la naissance de l'art paléolithique. Sur la question du début de l'art, les préhistoriens restent en effet très partagés, certains ne reconnaissant à l'homme de Néandertal aucune capacité de ce genre. Mais qu'en est-il précisément de cet objet pour le moins énigmatique ? La découverte remonte à 1975. À l'époque, Jean-Claude Marquet fouille devant la grotte de la Roche-Cotard, située sur les rives de la Loire, où il a mis au jour "un lambeau de couche sableuse". Sur un bord du niveau d'occupation, attesté moustérien par l'ou­tillage lithique présent, apparaît un petit bloc de silex (105 x 94 x 41 mm) possédant un orifice naturel en forme de conduit dans lequel est insérée une esquille d'os plate (74 x 15 mm). L'objet "pas ordinaire" est alors étudié puis rangé sous l'étiquette "objet énigmatique" dans les témoins non techniques du musée du Crand-Pressigny. Lorsque Michel Lorblanchet se rend au musée 20 ans plus tard, il interprète l'as­semblage comme étant une protofigurine issue de l'art néandertalien. L'objet a indi­rectement été daté de 32 800 ans BP (avant le présent) ou plus. Pour J.-CI. Marquet, l'intervention de l'homme ne fait aucun doute car "le hasard n'intervient pas trois fois" : l'esquille d'os, cassée à ses extrémi­tés, est enfoncée de manière bien équili­brée ; deux gravillons ont été placés entre l'os et les parois du conduit pour bloquer l'esquille, gravillons qui se distinguent nettement des grains de sable de la couche ; le bloc de silex gélif présente des négatifs d'éclats sur les deux faces qui lui donnent une forme régulière et un aspect symétrique. Il évoquerait en l'état une face humaine ou animale, peut-être de félin. Les extrémités de l'esquille formeraient alors les yeux en relief. Le nez serait arrêté à son extrémité par un enlèvement intentionnel. D'autres retouches affineraient, elles, le front et les joues de cet objet de facture artistique.

Une telle interprétation semble excessive aux yeux de certains préhistoriens pour qui il manque de nombreuses informations. Par exemple, des études tracéologiques portant sur l'os, qui présenterait une cannelure longitudinale, et sur le silex. D'autres inter­prétations, non envisagées par les décou­vreurs, remettraient en cause le caractère artistique de l'objet. Pour Francesco d'Errico, chercheur au CNRS sur l'origine des comportements symboliques au paléo­lithique moyen (Institut de Préhistoire et de géologie du Quaternaire de Bordeaux I), "si l'on admet l'origine anthropique des modi­fications du bloc de silex, il est possible de considérer l'objet comme un poids ayant peut-être été utilisé pour fixer une tente, l'os enfoncé dans le trou facilitant la fixa­tion d'une corde". L'archéologue, qui attri­bue de possibles capacités symboliques aux Néandertaliens, reste sceptique quant au caractère artistique de l'objet. Des marques de comportements symboliques ont déjà été identifiées comme telles chez cette population, telle l'utilisation de pigments en grande quantité (grotte de Pech-de-Aze). Cependant, il n'existe pas d'autres témoins similaires à celui de la Roche-Cotard. Pourquoi cet objet, si l'on en croit le contexte de culture mousté-rienne due aux Néandertaliens, serait-il différent de ceux qu'ils ont effectivement produit sur d'autres sites ? M. Lorblanchet a néanmoins déjà proposé de le comparer à des protosculptures comme celle de Berekhat Ram (Israël). Si l'on écarte la possibilité que la nature soit le seul auteur de cet objet composite, il convient de rester prudent quant à son interprétation. Toutefois il permettra peut-être d'élucider l'énigme de l'existence d'un art antérieur aux hommes modernes en Europe.

Source : Laurence Nicoud, Archéologia n°407, janvier 2004
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commentaires

B
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C
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