Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 L'origine de l'Homme, sa nature, son essence
 

Recherche

30 juillet 2015 4 30 /07 /juillet /2015 11:30

Ce vestige humain, âgé de 550 000 ans, est bien plus vieux que les os et crânes humains déjà découverts dans cette grotte des Pyrénées-Orientales.


La Caune de l’Arago est toujours fouillée chaque été. Outre des kilos de restes d’animaux des climats froids et des outils en pierre, les travaux de ces dernières années ont permis de mettre au jour des mandibules humaines (os de la mâchoire inférieure), un humérus, un fémur et un péroné, puis une incisive l’an dernier… Les trouvailles dépendent de la strate fouillée. Principe de base en archéologie : plus c’est profond, plus c’est vieux.


«Cette année, les niveaux les plus anciens en cours de fouille correspondent à une période froide, sèche, ventée, d’environ 560 000 ans», explique le site de Tautavel dans un communiqué. A cette époque, «les chasseurs acheuléens ont abandonné dans la grotte les restes de leurs repas : chevaux, rennes, bisons, rhinocéros, mouflons… Ces niveaux d’occupation sont jonchés d’ossements d’animaux désarticulés, fracturés et de pierres taillées utilisées sur place. Or, jeudi, c’est une dent humaine qui est apparue parmi ces vestiges.»


D’un âge estimé à 560 000 ans, elle est donc 100 000 ans plus vieille que les premières traces de l’homme de Tautavel dont on disposait. D’où le caractère exceptionnel de sa découverte. C’est une incisive inférieure centrale, provenant d’un corps d’adulte, bien usée. «Cette dent permettra aux chercheurs, via l’étude des caractères internes par imagerie 3D entre autres, de mieux caractériser la morphologie des premiers européens», précise-t-on à Tautavel. Sur place, les fouilleurs bénévoles espèrent bien dégager d’autres fossiles du même type cachés derrière la dent. L’excitation est à son comble.




A qui appartient la dent ?
Si l’on parle de l’individu, l’aspect usé de cette incisive inférieure droite laisse penser qu’elle appartenait à un homme ou une femme de 25 ou 30 ans (assez âgé, pour l’époque). Une autre dent, une incisive inférieure gauche, aussi vieille et retrouvée l’an dernier mais dont la trouvaille avait été plus discrète, pourrait appartenir au même individu. Si on parle de l’espèce, la dent est un reste d’Homo heidelbergensis, un hominidé européen qui est l’ancêtre de l’Homme de Neandertal. « Certains pensent qu’il était également présent en Asie et en Afrique, nous précise depuis le Centre de recherches de Tautavel Tony Chevalier, de l’Université de Perpignan. Et dans ce cas, il aurait pu donner Neandertal sur notre continent, etHomo sapiens en Afrique. » Ce qui n’est à l’heure actuelle qu’une supposition, mais qui souligne l’intérêt de l’étude d’Homo heidelbergensis.


Que nous apprend-elle ?
L’intérêt principal de cette dent est le bond dans le passé qu’elle fait faire aux chercheurs, ramenés 100.000 ans en arrière par rapport aux restes humains les plus vieux du site de Tautavel. « Avec cette dent, on s’approche du début d’Homo heidelbergensis en Europe, explicite Tony Chevalier. On va pouvoir compléter nos connaissances sur cette espèce, dont l’origine est très mal connue. » D’autant plus que la grotte de Tautavel a un double intérêt : dévoiler l’anatomie de ces hommes préhistoriques, mais aussi leur environnement, grâce aux nombreux restes d’animaux et d’outils retrouvés près des fossiles humains. Et comprendre l’évolution sur des centaines de milliers d’années de cette espèce, c’est en savoir plus sur l’apparition de notre cousin Neandertal – voire, si l’on admet qu’heidelbergensis ait aussi été africain, sur la nôtre.


Quelles sont ses limites ?
« Je ne dirais pas que retrouver une seule dent constitue une découverte majeure, malheureusement » : ce manque d’enthousiasme, recueilli par l’AFP, vient du paléoanthropologue britannique Matthew Skinner. Et il est vrai qu’une dent, c’est bien, mais une incisive inférieure, c’est plutôt moyen. « Une incisive supérieure, ou une prémolaire, aurait livré plus d’informations, regrette Tony Chevalier. Ce qui serait formidable, ce serait de trouver, dans ces niveaux d’ancienneté, une mandibule, ou même un crâne. » Et même un humérus ou un fémur, pourquoi pas : n’importe quel os plus parlant que cette incisive, et comparable à des restes humains moins âgés, ravirait les chercheurs. Ces découvertes récentes sont au moins un espoir : si deux dents ont été mises au jour en un an, d’autres ossements pourraient suivre.








Libération.fr

20 minutes.fr




Partager cet article
Repost0

commentaires

S
Très bel article, très intéressant et bien écrit. Je reviendrai me poser chez vous. N"hésitez pas à visiter mon univers (lien sur pseudo). A bientôt.
Répondre